Réingénierie des diplômes d’État gradés licence : les points d’attention portés par l’UNAFORIS
La réforme des diplômes de niveau 6 ne constitue pas seulement une évolution technique. Bien conduite, elle peut contribuer à consolider le travail social dans un moment où ses fondements sont mis à l’épreuve, et à renforcer in fine le pouvoir d’agir des personnes concernées. Elle représente aussi une occasion de clarifier les parcours, de valoriser les métiers, et d’apporter des réponses plus adaptées aux attentes exprimées.
Plusieurs points de vigilance doivent être pris en compte : la reconnaissance des diplômes d’État, qui reste un repère structurant ; les bachelors, dont les volumes horaires plus réduits, la place moindre des stages et l’absence d’une construction professionnalisante solide posent question ; et enfin, la nécessaire articulation avec les travaux portés par le Haut conseil du travail social, dans la continuité du Livre blanc, auxquels l’UNAFORIS contribue activement.
Les discussions en cours sur l’évolution des diplômes de niveau 6 dans le champ du travail social suscitent, à juste titre, des réactions. Il paraît utile de rappeler ici quelques points de vigilance partagés au sein de l'UNAFORIS.
La mise en chantier d’une réforme peut être l’occasion de clarifier l’architecture des formations, de favoriser l’attractivité des parcours, et de mieux prendre en compte les évolutions du secteur. Cela suppose une démarche structurée, mais aussi respectueuse des identités professionnelles et attentive aux conditions concrètes de mise en œuvre.
À ce stade, plusieurs éléments nous semblent devoir être rappelés :
- La reconnaissance des métiers est un point de repère essentiel pour les formations. Il ne s’agit pas seulement d’une affaire de représentation symbolique, mais d’un enjeu de structuration des parcours, de lisibilité pour les étudiants, et de pertinence pour les employeurs.
- Il est possible de penser un socle commun de compétences, mais à condition de ne pas en faire le cœur unique de la formation. Les spécialisations, construites dans des référentiels exigeants, doivent rester lisibles et clairement articulées aux attendus professionnels portés par les employeurs.
- Le rythme et la méthode de travail doivent être discutés. Une réforme de cette ampleur ne saurait être improvisée. Elle doit s’appuyer sur une concertation réelle avec les établissements, les représentants des professions, les employeurs, les étudiants et les institutions publiques concernées.
- Enfin, nous attirons l’attention sur la nécessité de ne pas confondre simplification et appauvrissement. La clarté des diplômes ne se construit pas au détriment de la qualité des formations ni de la capacité des professionnels à intervenir dans la diversité des situations sociales, dont on sait qu'elles requièrent des savoir-faire spécifiques.
UNAFORIS souhaite contribuer de manière constructive à cette évolution, sans posture défensive, mais avec le souci constant de garantir la qualité et la reconnaissance des formations dans le champ du travail social.