Réseaunance n°2

Le 13/11/2015

Réseaunance

 

n°2

 

 

Un regard sur la petite enfance à travers le monde

 

Après trois années de formation à l'IFTS d'Echirolles et un diplôme d'éducatrice de jeunes enfants, Fanny est partie en lune de miel en tandem autour du monde, avec un projet autour de la petite enfance. Au cours d'un périple de 638 jours, 18 376 kilomètres parcourus, et 25 pays traversés, elle a visité 15 structures de petite enfance...

 

> Pouvez-vous nous dire en quelques mots en quoi consistait le projet de départ ?

Le projet de départ se base sur la petite enfance à travers le monde en allant découvrir les pratiques professionnelles et culturelles en matière de prise en charge des enfants dans chaque pays traversé à vélo. L’idée était d’observer, d’échanger et de questionner, soit des structures de petite enfance sur la route, soit des familles croisées sur le chemin. 

 

Le Tand'aimer le Monde

> Pourquoi avez-vous choisi de monter ce projet petite enfance ? 

Nous sommes partis en voyage alors que je venais juste d’être diplômée éducatrice de jeunes enfants - en juillet 2013 - et nous avons quitté la France une semaine après mon diplôme. J’ai commencé à monter le projet une année ou deux avant de finir mon diplôme. Comme la formation est intense dans le social, on se remet toujours en question, je ne voulais pas partir deux ans en « vacances » et laisser de côté l’aspect petite enfance que j’avais travaillé depuis trois ans. Je voulais continuer mon chemin dans le social sans faire une coupure avant de repartir dans le monde du travail, deux après.

En ce qui concerne les langues, nous parlions l’anglais avant de partir. J’avais appris l’espagnol à l’école et à force de pratiquer en Amérique du Sud, ça revient assez vite. Heureusement, pas mal de monde parlait anglais dans les structures visitées, mais il y a eu des structures où j’ai un peu refusé d’entrer car cela me semblait moins pertinent, l’idée n’était pas de rentrer dans la structure, de prendre des photos et de ressortir sans avoir vraiment échangé ni appris quoi que ce soit.

 

> Quels étaient les objectifs de votre projet ?

L’objectif était donc de rester un pas dans le secteur de la petite enfance en partageant la vie « des enfants d’ailleurs ».

 

Le Tand'aimer le Monde> Quels enseignements retenez-vous de la visite de ces 15 structures de petite enfance à travers le monde ?

Je dirais que l’on se rend compte que nous n’avons pas forcément la science infuse en France, dans le social et dans les structures de petite enfance. Il y a toujours plein de choses intéressantes à prendre ailleurs quand on observe un peu les pratiques, et pourquoi pas à ramener en France.

L’enseignement le plus important que j’ai retenu en visitant ces structures, c’est qu’il est important de continuer à se questionner dans le champ de la petite enfance : pourquoi fait-on cela? comment ? et pourquoi ailleurs ils ne le font pas ?

Au niveau des professionnels rencontrés, il n’y a pas beaucoup de différences : grosso modo, c’est toujours la même formation, ce sont le plus souvent trois années de formation à moitié en structure, à moitié sur le terrain, même si parfois cela ne s’appelle pas de la même manière.

Le métier d’éducateur de jeunes enfants, pour moi, avait toujours un peu le même sens dans les structures visitées. Dans d’autres pays, les personnes ne sont pas diplômées de la même manière.

En Amérique du Sud, je n’ai pas vu beaucoup de structure de petite enfance, même si les professionnels sont appelés éducateurs. Après, il y a aussi des aspects qui diffèrent,  par exemple, pour les ratios, en Argentine, il y a 1 éducatrice pour 17-18 enfants.

 

Le Tand'aimer le Monde> Par rapport à votre formation, cette aventure a-t-elle changé votre regard sur le métier d'éducateur de jeunes enfants ? 

Changer mon regard, non. Je pense que j’ai forcément évolué en tant qu’éducatrice depuis ma sortie de l’école, mais surtout mes idées se sont enrichies. Mon regard n’a pas été transformé, il a surtout évolué.

Quant aux structures visitées, j’ai été parfois étonnée par certaines situations par rapport à nos pratiques en France. Par exemple, en Mongolie, j’ai assisté à un atelier qu’ils appelaient «  Atelier psychomoteur » ou quelque chose comme cela, et en fait, c’était une danse très chronométrée avec une chorégraphie bien précise, et c’est sur que nous, notre atelier psychomoteur, en France, n’a pas du tout la même image que ce que j’ai observé en Mongolie, où c’était une danse, plutôt qu’un éveil psychomoteur.

En Chine, je suis rentrée dans une structure où les petits de deux ans avaient un cours de mathématiques… J’étais un peu étonnée de voir tous ces enfants si jeunes assis sur des chaises à apprendre un peu les maths ou à faire une espèce de sensibilisation aux mathématiques.

 

> Depuis votre retour en avril 2015, avez-vous trouvé un poste ? 

Oui. J’ai trouvé quasiment tout de suite en revenant de voyage.

Je ne pense pas repartir faire un tour du monde. Quand on est piqué par le voyage, on pense à repartir, mais ce serait sur une durée plus courte…

 

> Plus d'informations : http://letandaimerlemonde.com/

 

(Propos recueillis le 27.08.15)